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Echiquier du Roy René - Aix-en-Provence

Echecs et littérature

La littérature foisonne d'oeuvres utilisant le jeu d'échecs comme thème central ou comme métaphore essentielle à l'articulation du scénario, et cela dans tous les genres, de la grande littérature classique ou moderne à des genres très spécifiques comme le roman policier ou la science-fiction.

En outre, on trouve certains romans que nous classons ici dans une catégorie à part ("batailles de champions"), qui mettent en scène l'affrontement de deux champions pour le titre suprême.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                      Grande littérature classique                  Grande littérature moderne 

       Romans policiers             Science-fiction & fantastique               Batailles de champions

 

Dans la grande littérature récente, on trouve peu de bons romans francophones ou traduits en français faisant référence au jeu d'échecs. Les quelques références incontournables sont sans doute « La vie mode d’emploi » de Georges Perec et Amphitryon d’Ignacio Padilla. On peut ajouter dans cette catégorie « Le maître et le scorpion » de Patrick Séry, ainsi qu'un beau livre récent (paru en 2005) « La joueuse d'échecs » de Bertina Henrichs. Par extension, et bien qu'aux limites du sujet de cette page, ne résistons pas au plaisir d'ajouter à cette liste « La joueuse de go » de Shan Sa, par respect pour nos amis joueurs et joueuses de go.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Georges Perec

La vie mode d'emploi

 

 

 

 

 

 

Ignacio PADILLA

Amphitryon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrick SERY

Le maître et le scorpion

 

 

 

 

 

 

 

Bertina

HENRICHS

La joueuse d'échecs

 

 

 

 

 

 

Shan SA

La joueuse de go

 

 

 

 

 

 

 

Romain GARY

Europa

 

 

 

 

 

 

 

« La vie mode d’emploi » de Georges Perec obtint lors de sa sortie en 1978 le Prix Médicis. A la manière d’un puzzle, ce roman retrace la vie d’un immeuble parisien et de ses habitants, sur près d’un siècle. Un véritable voyage autour du monde de destins croisés dans le microcosme de cet immeuble. Mais la grande originalité du livre est d’être construit selon un procédé utilisant le fameux problème du cavalier pour passer dans les différents appartements de l’immeuble. Ce problème consiste à faire parcourir, une seule et une seule fois, toutes les cases d’un échiquier par un cavalier. (Livre de Poche, n° 5 341)

 

 

« Amphitryon » d’Ignacio Padilla (Ed. Gallimard, 2001).

Pendant la Première Guerre mondiale, dans un convoi militaire roulant vers le front oriental, deux hommes se défient aux échecs. L’enjeu est de taille : un échange d’identité qui vouera le gagnant à un obscur destin d’aiguilleur du rail tandis que l’autre, figure d’une rare puissance dramatique, ira par personne interposée glaner sa Croix de Fer au champ d’honneur. Ces destinées parallèles vont évoluer sur le vaste damier de l’Europe centrale cinquante ans durant. Le fils du premier (mais est-ce bien son fils ?) approchera celui qu’il croit être l’ancien adversaire de son père ; il entamera avec lui un duel décisif qui, en pleine Seconde Guerre mondiale, le confrontera à la fois à la fine fleur de dignitaires nazis et à la tragédie juive. Jouet d’un plan machiavélique qui ne vise à rien moins qu’à le déposséder de son âme – le fameux projet Amphitryon, tout en supplantations, doublures et copies conformes -, est-ce lui, enfin, qui sous l’identité d’Eichmann sera jugé à Jérusalem en 1961 ? Quel est le sens de son silence devant les juges : sacrifice consenti ou désir de vengeance, et qui doit payer pour qui ? Dans un style d’une rare densité, Ignacio Padilla, auteur mexicain, nous offre une intrigue passionnante et une réflexion approfondie sur les avatars de l’histoire et de l’identité.

 

« Le maître et le scorpion » de Patrick Séry (Flammarion, 1991).

Drame psychologique, dans lequel un vieux joueur d'échecs, engagé dans le championnat du monde par correspondance, est hanté par les souvenirs d'un passé terrifiant, remontant à la seconde guerre mondiale et aux camps de concentration Nazis. Le jeu d'échecs l’y a sauvé de ses tortionnaires, au moins provisoirement, mais en a fait simultanément l’allié des ambitions totalitaires nazies. Le dilemme qui se pose à lui est alors à l’image du scorpion, seul animal capable de retourner contre lui son arme de mort. Ce roman s’inscrit la lignée d'autres oeuvres qui posent la question du rapport entre échecs et totalitarisme : voir Orwell dont le « 1984 » est jalonné de références aux échecs, et surtout « Le joueur d'échecs » de Stefan Zweig.

 

« La joueuse d'échecs » de Bertina Henrichs (Liana Levi, 2005)

Eleni mène une vie paisible d'épouse et de femme de chambre dans un hôtel touristique de l'île de Naxos, où le temps semble s'être figé depuis l'antiquité grecque. Les hommes jouent au tric-trac, les femmes s'occupent des enfants et du foyer familial. Mais un jour, un couple de touristes français laisse traîner dans leur chambre un jeu d'échecs, et cela va bouleverser le bel ordonnancement de la vie d'Eleni, qui va devoir braver sa famille, ses amies, la réprobation sociale, pour s'adonner à sa passion naissante. Un beau roman plein de sentiments qui analyse finement les rapports sociaux dans une société emplie de préjugés sexistes et conservateurs.

 

On ne résiste pas enfin au plaisir de mentionner dans cette page, à l’attention de nos amis joueurs de go – qui font partie de la même famille des passionnés de jeux de réflexion -, le remarquable roman de la chinoise Shan Sa « La joueuse de Go » (Ed. Grasset, 2001), qui retrace le destin dramatique d’une jeune lycéenne de 16 ans, dans la Chine des années 30, sous l’occupation japonaise, avec sa cohorte de tueries, de pillages, de tortures. Douée pour le jeu de go, et rêvant d’un monde meilleur, elle se retrouve à affronter un officier japonais, dur comme le métal, à peine plus âgé qu’elle, à l’utopie impérialiste. Le combat s’engage, entre amour et haine, entre rêve d’indépendance et soumission au bourreau. 

 

 

Le jeu d'échecs apparaît dans ce grand roman politique, où Romain Gary dénonce l'illusion perdue de la puissance européenne  ("s'il existait chez nous, aussi bien en tant que nations qu'en tant qu'hommes, les conditions psychiques, morales et spirituelles pour "faire l'Europe", eh bien ! nous n'aurions plus besoin de faire l'Europe... car cela s'appellerait fraternité."). Le jeu y apparaît comme une métaphore de l'impuissance des idées manipulatrices face à la réalité. Laissons parler à ce sujet Romain Gary lui-même, dans son interview par François Bondy publié sous le titre "La nuit sera calme", en 1974 :

F.B.: Pourtant tu aimais beaucoup gagner au échecs autrefois...

R.G.: Oui, au temps du bon vieux maître docteur Tartakower, à Nice. Il y a quarante ans que je n'ai plus ouvert un échiquier. J'ai abandonné, quand j'ai vu que ça devenait obsessionnel. Tu ne peux pas aller loin, aux échecs, si ça ne devient pas obsessionnel... Je me suis trouvé un jour, à vingt ans, couché dans la nuit à refaire une partie entre les grands maîtres Alekhine et Capablanca... Alors j'ai dit, basta.

F.B.: Mais le jeu d'échecs réapparaît dans Europa.

R.G.: Seulement pour montrer à quel point l'ambassadeur Dantès, l' "homme d'une immense culture", est étouffé par les abstractions. Mais à quoi bon ? Les livres ne font jamais le poids... Guerre et paix - en prenant le sommet - a fait tout pour la littérature mais rien contre la guerre...

 

 

 

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